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Y'a ma hardiesse qui s'​é​vanouit

by serial(S)laughter

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1.
Régine sec 05:33
« Bonjour », j’ai dit « bonjour ». Prostrée dans son rejet, elle détourne la tête, sans mot dire. J’vois pas bien ce que j’ai pu lui faire, à cette Régine. C’est pas que sa tête et son phrasé me font penser qu’elle vote FN. Ça, j’essaie de ne pas y penser, faisant taire mes délires par mon surmoi de gauchiste. Pourtant j’lui ai rien fait, à cette Régine. J’vois pas pourquoi... Et puis c’est au détour d’une conversation avec d’autres pogonophobes, appelés plus communément “collèguEs”, ces gens qui se foutent certainement de ta gueule dès que t’as le dos tourné, comme ils le font avec tant d’autres... « Oh qu’elle est conne celle-ci », « oh quelle connasse celle-là », comme si le commérage et la médisance se jouaient en ligue 1. Du fiel, de la critique à l’emporte-pièce. J’aurais envie d’en avoir rien à foutre, comme j’aimerais qu’elles se rendent compte que c’qui leur est anormal n’est que pacotille. Putain d’merde... À cause d’elles je dois extirper ce cancer. Et pendant que j'critique les riches, d’autres critiquent l’apparence. Chacun sa bête noire, faut croire. L’humanité, c’est bien qu’une sale race, Finalement, l’humanité c’est bien qu’une anomalie.
2.
Je suis un cancer. Les gens me fuient comme la peste. Et j’attire les cancères. Comme une tumeur, je m’immisce partout. Je t’envahis jusqu’aux tréfonds pour m’emparer de toute joie de vivre. De mes sentences lapidaires je te sabre le moral avec délicatesse. Je suis un cancer. De mes tirades jaillissent des torrents d’ulcères. Je suis un cancer. Quoique j’attrape je le tire bien au fond. Je suis un cancer. Quoique j’attire je le retape sans questions. Je suis un cancer. Dans mes filets des raies de lumière expirent. Je suis un cancer. De ma bulle j’extirpe des volutes de miasmes féconds. Je suis un cancer. De ma faconde giclent des crachats et postillons. Je suis un cancer. De mes grands airs t’emmagasines tout un éclair. Comme un cancer, Je m’immisce dans tes affaires. Comme un cancer, Je ne te laisse rien faire. Comme un cancer, Je censure tes velléités réactionnaires. Comme un cancer, Je contamine puis pollue l’atmosphère. Comme un cancer, Je suis adepte du laisser-faire. Tel un cancer, Je régis toute ta vie, Tel un cancer, Je te contrôle de l’extérieur vers l’intérieur, Tel un cancer, Je n’montre jamais mon vrai visage. Tel un cancer, Je fais croire que t‘es le seul maître à bord. Tel un cancer, Je laisse croire qu’il n’y a pas d’homme fort.
3.
A trop être passif, à toujours attendre le bon moment, On perd l’attrait de l’instant, ratant la fenêtre d’insertion, On perd de vue ce qui nous mettait en proie à la mélancolie. Notre heureuse maladie se délite sous l’érosion du temps. D’autres candidats passent par là, l’intérêt se perd. A trop bien y réfléchir, on calcule trop les inconvénients, On analyse les risques et on repousse l’acte de consommation. L’autre se ravise, on s’oublie mutuellement. L’attendant souffrant en silence, L’abandon ne se fait pas attendre. Ne jamais mettre tous ses oeufs dans le même panier, Comme dirait William, coach en séduction 2.0. Jouer la carte du cynisme, puisque la vie est ainsi faite. Lancer les dés de cette grande loterie, Où le premier lot consentant est le premier lot tiré, Puisqu’il en va ainsi des relations, où la persistance n’est qu’illusion. Comme dirait la fausse gauche d’Attali : la précarité est partout, Relations amoureuses, amicales, familiales, professionnelles. Il faut s’y faire et signer des CDD à tire-larigot. Se défaire de ses illusions de jeunesse, progresser dans l’allégresse. Mais après, quoi, qui voudrait d’un paumé ? D’un névrosé ? D’un damné, les yeux pochés, la tête baissée ? Faudrait-il encore aimer crouler plus bas que terre pour enfin daigner partager ses fluides corporels.
4.
Ma vie c'est d'la merde... ...Et je suis une grosse merde.
5.
Confiez-moi un permis d’chasse Que j’explose de guerre lasse La tête en l'air, les idées claires Derrière la boîte crânienne la vie s’ra rose La bouche logée dans le canon Qu’est-ce qu’on attend pour y met’ feu Un dernier signe de doux espoir ? Que cette vie n’est pas qu’illusoire Plus d'échecs, plus de rejets L'altérité nous a sauvé C’est pas en r’gardant mon profil Facebook Qu’elle aurait pu m'aimer tel quel Heureusement qu’le hasard fait son effet De ce fardeau je suis relevé Le fusil, loin, dégagé Une raison d'être vient d’arriver Pour combien de temps et vers quel but ? Qu’est-ce qu’on s’en fout d’savoir la chute Les idées noires sont éloignées Le maladif moins désespéré Heureusement la France m’a sauvé Moins de permis que de procès Les armes restent placardisées Dans la contrée des désespérés Les anxiolytiques font leur office Avec alcool, gloire et pastis Et nos chemins ne se croiseront jamais Dans c’capharnaüm d'âmes nées de soi Rendez-moi mon permis d’chasse Que j’puisse chasser ces idées lasses Défalquer c’sentiment de rejet Enfin abandonné mais pas délesté
6.
Parce que le rire est social Quand pleurer en société est anormal Le rire jaune soigne les maux Rire quand on se brûle pour mieux ravaler ses mots Des éclats de rires sanglotants dans la voix On trace sa voie vers d’autres aléas En espérant passer sans trop de fracas Que l’illusion opère, pas à pas Porter un masque de trublion Délaisser ses escarres au profit des cotillons Puis rhabiller ses espoirs d’un voile de désillusion A l’ombre des regards obliques de la garnison Le temps d’un soir on crie victoire à l’unisson Les affres s’effacent le temps d’un son On étreint ses songes signes de désespoir Pour mieux s’épandre en langage et en passion Les mots sont vains, Les mots sont faux, Les sentiments trépassent, Les souvenirs restent.
7.

about

Enregistré avec un Yamaha VSS-200, un T-Bone MB88U, Audacity puis mixé avec Reaper.

credits

released December 1, 2017

Original artwork by Brett Amory: Waiting#141

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L'Effroyable Association Sataniste des Soviétiques de l'Ouest Rennes, France

L'Effroyable Association Sataniste des Soviétiques de l'Ouest is an obscure society based somewhere in the french west coast.
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